LA MEMOIRE DES VAINCUS

La mémoire des vaincus
Film essai expérimental
10'
Tournage été 2016
Produit par Abbel Films




 Le Tata se trouve à Chasselay commune au nord de Lyon, ce cimetière-mémorial fut inauguré sous l’Occupation, le 8 novembre 1942, et 188 corps de soldats africains tombés pour la France y sont enterrés.
Le film parle de ses fantômes qui errent dans les plaines française loin de chez eux, oubliés et vaincus.



un peu d'histoire...


Du 19 juin au 20 juin 1940 à Chasselay au nord de Lyon, l’armée Française et ses troupes coloniales « Sénégalaises », à 1 contre 100, ont retardé l’entrée des troupes allemandes dans Lyon, déclarée « ville ouverte », le 18 juin 1940.

Non prévenue par l’armée, la défense s’organise, le 17 juin à Chasselay.
Des barricades sont dressées, grâce aux soldats du 405ème R.A.D.C.A de
Sathonay et du 25ème régiment R.T.S de tirailleurs Sénégalais et aussi l’aide des civils.

N’ayant rencontré que très peu de résistance depuis Dijon, les Allemands arrivent le 19 juin 1940 à Montluzin. Durs combats entre Allemands et les troupes Françaises et Sénégalaises. Bilan : 51 morts du côté Français, et plus de 40 blessés pour les Allemands.


Le 20 juin 1940, à l’issue d’une deuxième bataille, au château du Plantin, les prisonniers, furent divisés en deux groupes, d’un côté les soldats Français blancs et de l’autre les Sénégalais noirs.

Après avoir parcouru, deux kilomètres à pied, les soldats Français couchés dans l’herbe, le long d’un pré, assistèrent au massacre des soldats Sénégalais par des mitrailleuses et pour certains écrasés par des chars d’assauts Allemands. Les Français furent emprisonnés à Lyon.


En mémoire des combattants africains, Jean Marchiani, ancien combattant de la guerre 1914/1918, il est en 1940 Secrétaire général de l’Office départemental des mutilés de guerre et anciens combattants, fait rassembler les corps des soldats d’origine Africaine inhumés dans des cimetières communaux pour certains, mais bien souvent dans de simples fosses en pleine campagne.

Après un recensement dans toutes les communes concernées, Jean Marchiani achète un terrain à Chasselay, à proximité du lieu-dit « Vide-Sac » où ont été fusillés par l'ennemi 50 prisonniers Sénégalais, nullement aidé par l’Etat, il doit puiser sur ses fonds personnels.

Les rares soutiens viennent du général Doyen, ancien commandant de l'armée des Alpes, et le député du Sénégal Calendou Diouf. L'inauguration a lieu le 8 novembre 1942, trois jours avant l'invasion de la zone libre par les Allemands




Nous sommes pauvres
trop pauvres
pas de quoi acheter
des draps
ramassons des papiers
d'emballage blanc
pas de quoi acheter un cercueil
pas de quoi acheter des clous
prenons nos vieilles nattes
où nous couchions nos vies
pour le sommeil de la mort
de nos corps multipliés
à coup de canon
prenons du papier blanc
pour coucher notre négritude
né malade
nous savons danser comme eux, allons danser
nous savons mourir mieux qu'eux, allons mourir.

Sony Labou Tansi



                        

















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